VeganPower met la cuisine vegan à portée de tous

Pour son premier livre de recettes en édition papier, Laura VeganPower sort l'argenterie tout en restant, volontairement, très accessible.

Son livre, Repas Vegan entre Amis, est une première sur le marché francophone où la cuisine végétalienne reste un parent pauvre. Laura VeganPower, par ailleurs rédactrice sur VG-Zone, nous parle de son approche artistique de la cuisine et de l'art de mijoter un bon livre de recettes.

Peux-tu présenter en quelques mots ?

Laura VeganPower : Je suis pâtissière autodidacte, passionnée de cuisine, co-auteur avec Sébastien Kardinal, mon conjoint, de VG-Zone. J’ai aussi un blog qui traite plus du veganisme au féminin et où j’aborde des sujets comme la cosmétique, la mode ou la santé, entre autres. C’est justement en devenant vegan, voilà sept ans, que je me suis rendue compte qu’il y avait peu d’informations en français à ce sujet. Du coup, je m’y suis collée en rencontrant Sébastien, lequel m’a poussée à partager les informations que je glanais pour moi. Devenir vegan correspond toujours à une période de grands tâtonnements, on manque d’informations claires.

Comment es-tu devenue vegan, justement ?

L.V : J’ai commencé par être végétarienne, puis en découvrant l’envers du décor concernant les œufs et les produits laitiers, je suis passée au végétalisme. Et puis, comme toujours, quand on est curieuse et que l’on se renseigne, la réalité de la souffrance animale finit par vous exploser au visage. Cela fait très mal, c’est loin d’être joli, mais l’on ne peut accepter d’être complice plus longtemps. Le veganisme est alors devenu pour moi une évidence.

Quelle est l’idée centrale de ton livre, Repas Vegan entre Amis ?

L.V : En français, il existe des livres de cuisine ovo-lacto-végétarienne, mais pratiquement pas d’équivalent végétalien. C’est assez symptomatique : dans les librairies, pour dénicher quelque chose, il faut se rendre au rayon diététique et bien-être où une dizaine de livres se battent en duel, coincés entre les méthodes pour maigrir et les intolérants au gluten. Ce que j’ai voulu faire avec Repas Vegan entre Amis, c’est un recueil de recettes simples, mais pas simplistes. Tout est faisable par des néophytes. Je veux aussi venir en aide aux végétaliens débutants qui ne savent pas encore se concocter de bons petits plats au quotidien.

Es-tu toi-même une grande liseuse de livres ou de blogs de recettes ?

L.V : Pas tant que ça. Je suis fidèlement certains blogs tenus par des amies qui partagent ma vision de la cuisine végétalienne, comme Vegetalou et 100% Végétal pour mes blogs de cœur. Et une dizaine que j’affectionne pour le contenu, le travail apporté et les recherches aromatiques et l’originalité des recettes. Quant aux livres, j’aime avoir des livres de cuisines, mais je m’inspire principalement de livres non vegan traditionnels de grands chefs, histoire de relever le défi et de prouver que, même sans ingrédients animaux, on peut y arriver.

Je te croyais surtout pâtissière. Comment as-tu fait pour le reste ?

L.V : Effectivement, au quotidien, c’est Sébastien qui s’occupe de cuisiner. D’ailleurs, sur VG-Zone, les recettes salées sont majoritairement de lui. Cela étant, ça ne veut pas dire que je ne sache pas faire ! La grande différence c’est que j’aborde la préparation des plats de manière beaucoup moins complexe et du coup plus accessible. Et c’est peut-être là, la force de ce livre : je ne suis pas plus technique que la majorité des lecteurs. La pâtisserie reste ma grande passion et c’est vrai que, là, j’ai dû mettre la pédale douce pour ne pas effrayer les débutants.

Quel est ton idéal en matière de cuisine: végétaliser des recettes omnis ou, au contraire, créer ex nihilo ?

L.V : Les deux selon l’inspiration, les envies, les saisons, les demandes. Il suffit que je passe devant la vitrine d’une belle pâtisserie ou que je lorgne le présentoir des gâteaux dans un salon de thés pour que, le soir venu, je veuille recréer ce que j’ai vu. Parfois ce n’est que la présentation qui m’inspire, et je pars de rien. À l’inverse, quand je vois les réalisations de certains grands maîtres pâtissiers français, j’essaye de comprendre leur technique afin d’approcher au plus près leur travail. C’est loin d’être évident, mais cette dimension de défi me plaît encore plus.

Écrire un livre de recettes est-il aussi un exercice d'écriture ?

L.V : La grande difficulté, quand on écrit une recette, c’est qu’elle soit claire, compréhensible et reproductible sans erreur. Comme ça, ça n’a pas l’air bien compliqué, mais passer de la pratique à l’écrit, être synthétique, précis, demande malgré tout du travail. Ce que j’adore, c’est me mettre dans la peau du lecteur à la relecture et visualiser mentalement chaque étape de la recette. Cela me permet d’être à la portée de tous en chassant les termes techniques que, moi-même, je ne comprenais pas à mes débuts.

Les photos sont-elles de toi ?

L.V : Une de mes autres passions est la photographie culinaire. Alors forcément, si je dois faire un livre, c’est moi qui l’illustre. Je déteste les livres où il n’y a pas de photo à côté des recettes, car c’est un indicateur très important pour savoir si l’on est dans le juste ou pas. Du coup, c’est l'une de mes conditions auprès des éditeurs : une recette égale une photo. Dans Repas Vegan entre Amis, c’est donc trente photos qui accompagnent les trente recettes ; c’est mathématique.

Cuisine-t-on mieux pour soi ou quand il faut préparer un Repas Vegan entre Amis ?

L.V : Cela dépend du tempérament de chacun. Par exemple, dans notre couple, comme je le disais, c’est Sébastien qui est en cuisine au quotidien et qui nous concocte des bons petits plats sans aucune faille d’inspiration. Je suis du reste toujours bluffée de voir ce qu’il arrive à sortir avec de simple fond de placard. Par contre, il ne fait pas d’effort supplémentaire quand nous recevons. Pour moi, c’est tout le contraire. J’ai vite la flemme de me préparer à manger alors que, si j’ai la perspective de recevoir des amis à dîner, je me lâche et sors le grand jeu. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me motive d’avantage de leur donner du plaisir.

Comment as-tu trouvé ton éditeur et quel effet cela fait-il de voir son livre publié "en vrai" ?

L.V : A la base, c’est l’association Droit des Animaux, également  éditrice d’ouvrages engagés, qui m’a contactée pour me proposer ce projet. Étant donné que c’est une association que j’apprécie particulièrement et dans laquelle j’ai confiance, je n’ai pas hésité un instant. Nous sommes rapidement tombés d’accord sur le style de recettes. Il faut bien admettre que ça fait un drôle d’effet de voir un livre avec son nom et son travail, ça a quelque chose d’extrêmement concret. Pourtant, j’ai déjà sorti trois ebooks, j’ai collaboré à VegMag en son temps, je devrais être habituée. Mais ce n’est pas tout à fait pareil : un vrai livre, c’est magique. J’en avais très envie, beaucoup de lecteurs de VG-Zone le réclamaient depuis longtemps, donc oui, j’ai des étoiles dans les yeux et j’avoue avoir effectué la danse de la joie autour du livre dans le salon. Elle est comme ça VeganPower !

As-tu d'autres projets dans l'édition ?

L.V : En effet, nous n’allons pas nous arrêter en si bon chemin et 2013 s’annonce prolifique. Nous avons un projet de collection de livres culinaires végétaliens thématiques. Le premier sera consacré à l’une de mes grandes spécialités, j’ai nommé les cupcakes. Il devrait arriver aux alentours du mois d’avril. D’autres suivront, mais ménageons la surprise...

Note :

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