Lawrence Aboucaya, qui doit le w de son prénom à l'admiration de son père pour Lawrence d'Arabie, déteste les étiquettes et ne recule jamais devant une aventure culinaire. |
La cuisine gourmande de ce restaurant parisien, qui aménagera bientôt dans un local plus spacieux, amène le végétarisme encore plus loin en y introduisant les notions de détox et de haute vitalité. Sa fondatrice, Lawrence Aboucaya, a répondu aux questions de Vegeshopper.
Comment définiriez-vous Pousse
Pousse ? Est-ce un concept végétarien et êtes-vous végétarienne ?
Lawrence Aboucaya : Je n’aime pas les catégories.
Concernant Pousse Pousse, le concept est celui d’une cuisine bio haute vitalité
et gourmande. Je cuisine le bio, le sans gluten, le cru, les graines, et je propose une cuisine haute vitalité basée sur le plaisir, les saveurs et les
saisons. Parmi mes sources d’inspiration, il y a Alain Ducasse, mais aussi
Laurence Salomon, naturopathe et chef à Annecy. Dans la pratique, tous mes
plats sont végétariens et végétaliens, et la plupart sans gluten ni produits
laitiers. Mais je ne m’interdirais pas, par exemple, de proposer quelques
alternatives non végétariennes dans le nouveau restaurant. A titre personnel,
disons que je suis flexitarienne, ou végétarienne à 95%.
Ne prenez pas ma question trop sérieusement, mais votre refus de porter l’étiquette
végétarienne est-il dû à quelque traumatisme ?
L.A : Hum !J’ai toujours été plutôt
végétarienne depuis l’enfance, contrairement aux idées reçues selon lesquelles
les enfants n’aiment pas les légumes. Mais il m’arrive
de manger du poulet ou du poisson. J’ai toujours aimé cuisiner et me suis
intéressée très tôt à l’alimentation vivante : à 18 ans, je faisais régulièrement
germer des graines! Après avoir eu plusieurs vies professionnelles, dont
journaliste et décoratrice, je suis arrivée à la restauration par hasard, en
aidant une amie qui voulait ouvrir un restaurant. Et, puisque vous parlez
d’étiquette végétarienne, il est vrai que celle-ci m’a rendu les choses plutôt
difficiles quand j’ai ouvert il y a dix ans. D’autant plus qu’on a souvent
parlé seulement de cuisine crue ou « crusine » à propos de
Pousse Pousse. Nous cuisons également, mais le plus possible à basse
température ou à la vapeur. Et quand ce n’est pas le cas, nous essayons de
compenser par l’ajout de certains ingrédients tels que des superaliments peu
connus en France, des graines, des algues etc…
Pourquoi cherchez-vous un nouveau local ?
Pourquoi cherchez-vous un nouveau local ?
L.A : L’endroit où nous sommes n’a que 16 places et c’est vraiment trop petit. Nous sommes à la recherche d’un espace de 120 à 150 m2 qui nous permettra d’accueillir 50 convives, en plus d’une boutique. Cependant, nous conserverons l’emplacement actuel, rue Notre Dame de Lorette, qui s’orientera vers l’activité boutique et vers la vente à emporter. Tous ces changements devraient intervenir assez rapidement, avant la fin de l’année.
J’ai entendu dire que votre restaurant attirait de plus en plus de
célébrités. Est-ce exact ?
L.A : La clientèle est très éclectique :
végétariens, végétaliens, sans gluten, crudivores, étrangers de passage qui ont
entendu parler de nous, mais surtout des gens qui souhaitent réduire leur
consommation de viande, faire un peu de détox ou perdre du poids. Principalement,
ce sont des personnes qui cherchent à manger mieux, ou à se faire du bien en
mangeant, entre autres des sportifs de haut niveau, des danseurs ou des
actrices. J’ai eu conscience assez tôt que nous avalions des cochonneries et
constate avec plaisir qu’il y a une prise de conscience à ce sujet. Je remarque
aussi que Pousse Pousse est de plus en plus copié…
Quel serait un repas type chez Pousse Pousse ?
L.A . Nous proposons deux soupes fraiches au
choix. Les assiettes du jour, qui comprennent quatre éléments, dont une salade,
une légumineuse et une céréale, reposent sur la variété des saveurs et des
parfums. Je peux très bien associer un caviar de légumineuses au cumin, une
tartelette sans gluten, une salade aux jeunes pousses ou encore des lentilles
corail et des petits pois, des spaghettis de courgettes, de l’avocat aux algues
pour ceux qui souhaitent du cru. Nous offrons avec le pain, bio bien sûr, de
fines galettes composées d’une multitude de graines séchées au déshydrateur, à
basse température que nous fabriquons tous les jours. Nous faisons aussi des cocktails
de légumes avec trois ou quatre ingrédients bio passés à l’extracteur de jus à
froid et de nombreux desserts, dont un gâteau au chocolat cru et piment, qui
fait fureur. Pour l’instant, nous ne proposons pas de carte, mais cela changera
dans le nouveau restaurant. L’assiette du jour est à 13,50 € et nous avons
différentes formules, le ticket moyen étant de 20 euros.
D’autres projets ?
L.A : Trop peut-être, car il est difficile de
tout mener de front, bien que j’aie quelqu’un en cuisine et que mon rôle
consiste surtout à inventer les recettes. Etant donné que Pousse Pousse intègre
une boutique qui commercialise, entre autres, des graines, des jus d’herbes,
des algues et des appareils comme des extracteurs de jus à froid ou des
mixeurs, notre intention est de développer, à moyen terme, une ligne de
produits sous notre propre marque. Je fais du consulting en Asie et prépare un livre de 100 recettes que j’espère publier l’an prochain.
Des recettes végétariennes et majoritairement végétaliennes, comme quoi ma
hantise des étiquettes ne doit pas être si terrible ! Nous aurons, j’espère,
l’occasion d’en reparler.
Notes:
Pour consulter le site web de Pousse Pousse, cliquez ici.
Notes:
Pour consulter le site web de Pousse Pousse, cliquez ici.
3 commentaires:
Eh bien on en apprend de belles ! Quand nous y étions aller pour faire un article, on nous avait garanti que c'était 100% végétalien... Et là, je comprend donc que l'utilisation d'oeuf et de miel est possible. Et pire, qu'à l'avenir il pourrait y avoir des "alternatives non végétariennes" à la carte... Je ne sais plus quoi en penser. :(
J'ai visité le Pousse-Pousse. Il n'y avait aucune carte pour expliquer les formules et les choix du jour. On nous expliquait verbalement les repas. J'avais cru comprendre que c'était de la cuisine crue vegan mais surprise en recevant mon assiette. C'est partiellement cuit. On n'avait oublié de nous dire qu'il fallait demander un repas cru vegan. Je ne suis pas surprise du commentaire précédent. Il semble qu'il y a une confusion dans le concept même du Pousse-Pousse. Le nom se rapproche de l'alimentation vivante en parlant de cuisine haute-vitalité et la boutique mais c'est pas clair au final. Est-ce vegan, végé, cru ou flexitarien? On ne propose pas de carte mais cela devrait être mieux expliqué sur place et par écrit. On s'y perd un peu. C'est étrange d'offrir une restauration sans carte comme si on était invité à manger chez quelqu'un. C'était très bon malgré la confusion.
Merci pour les deux commentaires précédents, qui se rejoignent dans le sens où la carte de Pousse Pousse manque peut-être de clarté. Sur le reste, je ne peux pas répondre à la place de Lawrence, bien sûr, mais je dirais que sa cuisine est végétalienne et non pas végétarienne. Seulement, pour des raisons personnelles, mais aussi commerciales, elle ne veut se ranger sous aucune étiquette. Dans la mesure où le futur établissement proposera une carte, il y aura forcément plus d'informations sur la nature des plats, ce qui dissipera les doutes.
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