mardi 14 janvier 2014

Le Cri de la Carotte retentit à Toulouse

Céline Casbonne, dans son magasin, une nouvelle preuve de la capacité entrepreneuriale de la communauté végétarienne et vegane (photo de Ludovic Sueur).

Cette épicerie végane située au numéro 304 de l’Avenue de Muret vient combler un manque dans l’offre de simili-carnés et de fauxmages de la ville rose. C’est aussi un clameur que sa fondatrice, Céline Casbonne, souhait élever contre l’exploitation animale.  


Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Céline Casbonne: Je suis végétarienne depuis l’âge de douze ans, après avoir vu un reportage sur les conditions de transport des animaux vers les abattoirs qui m’a fait refuser de participer de près ou de loin à cet enfer. Je suis devenue végane il y a quatre ans à peu près et milite depuis dans plusieurs associations; d’abord volontaire avec Sea Shepherd, puis correspondante de l’AVF, je rejoins aujourd’hui dès que possible les rangs de nombreuses manifestations et actions organisées dans la région en faveur des droits des animaux.

Comment est né ton projet ?

C.C: J’avais depuis longtemps envie d’ouvrir un magasin bio végétarien, mais le projet était resté dans un coin de ma tête alors que j’évoluais dans le monde du commerce du disque par amour de la musique. Quand j’ai quitté mon métier de disquaire, et après une courte expérience dans un boulot de bureau, j’ai fait ce double constat : il fallait que je travaille activement pour faire évoluer la cause animale (or chacun sait que militer n’est pas un métier) et il manquait cruellement une offre de produits véganes à Toulouse. Cependant, c’est ma rencontre avec Paul Watson, le célèbre fondateur de Sea Shepherd, qui a été le déclic. J’ai eu la chance incroyable de partir en campagne sur l’un de ses bateaux et cette expérience a changé ma vie. Cependant, de façon curieuse, cela m’a aussi aidé à prendre conscience que j’étais aussi utile ici, à terre, pour faire bouger les lignes de l’exploitation animale dans ma ville.

Créer ton affaire a-t-il été difficile ?

C.C: Un vrai parcours du combattant. Il a fallu convaincre mes interlocuteurs de la viabilité du projet. Par chance, j’ai trouvé un chouette local refait à neuf à deux pas de la nouvelle ligne de tramway et tout s’est alors précipité. Mon projet a nécessité un financement d’un peu plus de 40.000 euros. Différents organismes proposent des aides à la création non négligeables qui permettent de boucler un financement sans se retrouver complètement sur la paille. J’ai choisi de démarrer modestement, quitte à m’agrandir si la demande évolue.

Où se situe ta boutique et quelle offre propose-t-elle ?

C.C: Je suis en centre ville, pas dans l’hyper centre mais à trois brasses de celui-ci, de l’autre côté de la Garonne, dans le quartier du Fer à Cheval, à moins de deux cent mètres de la nouvelle station de métro Garonne. La surface de vente représente environ quarante mètres carrés, avec cinq mètres de vitrines réfrigérées remplies d’alternatives à la viande et aux produits laitiers, des laits végétaux, gâteaux, chocolats, produits crus, sans gluten, produits d’épicerie, d’entretien, d’hygiène, des cosmétiques, des aliments pour animaux, de la maroquinerie en liège typique du Portugal, ainsi qu’un coin réservé aux associations et à la documentation sur l’éthique, la libération animale et, bien sûr, la cuisine. Je prévois également de travailler avec des fabricants locaux de produits à base de tofu et de seitan, afin de contrebalancer un peu l’offre venue de l’étranger. Par contre, je ne fais pas de vente en ligne, car j’estime qu’il y a déjà beaucoup de sites sur ce créneau.

T’es tu inspirée d’un modèle de boutique existant, comme Un Monde Vegan à Paris, et quels ont été les premiers commentaires de tes clients ?

C.C: Je connais bien le site Internet d’Un Monde Vegan, les produits qui y sont proposés et j’ai eu l’occasion de visiter plusieurs fois en détail leur boutique. Une bonne partie de notre gamme est commune et une personne habituée à visiter Un Monde Vegan ne sera pas perdue au Cri de la Carotte. Quant aux commentaires, ils sont très positifs. Les gens se passent le mot et beaucoup sont venus acheter les ingrédients d’un réveillon 100% végétal. Ce quartier était un peu sinistré à cause des travaux du tramway et les riverains sont ravis de voir ouvrir une boutique comme celle-ci, ne serait-ce que pour se renseigner sur la réalité de l’exploitation animale. Certains reviennent depuis régulièrement, ce qui nous donne la possibilité d’échanger sur le sujet.


Une vitrine sympa et originale pour une boutique dont la raison d'être n'est pas uniquement mercantile (photo de Ludovic Sueur).
Notes :

Ecoutez ici le Cri de la Carotte sur Facebook.

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