Céline Casbonne, dans son magasin, une nouvelle preuve de la capacité entrepreneuriale de la communauté végétarienne et vegane (photo de Ludovic Sueur). |
Cette épicerie végane située au numéro 304 de l’Avenue de Muret vient combler un manque dans l’offre de simili-carnés et de fauxmages de la ville rose. C’est aussi un clameur que sa fondatrice, Céline Casbonne, souhait élever contre l’exploitation animale.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Céline Casbonne: Je suis végétarienne depuis l’âge de douze ans,
après avoir vu un reportage sur les conditions de transport des animaux vers
les abattoirs qui m’a fait refuser de participer de près ou de loin à cet
enfer. Je suis devenue végane il y a quatre ans à peu près et milite depuis
dans plusieurs associations; d’abord volontaire avec Sea Shepherd, puis
correspondante de l’AVF, je rejoins aujourd’hui dès que possible les rangs de
nombreuses manifestations et actions organisées dans la région en faveur des
droits des animaux.
Comment est né ton projet ?
C.C: J’avais depuis longtemps envie d’ouvrir un
magasin bio végétarien, mais le projet était resté dans un coin de ma tête
alors que j’évoluais dans le monde du commerce du disque par amour de la
musique. Quand j’ai quitté mon métier de disquaire, et après une courte
expérience dans un boulot de bureau, j’ai fait ce double constat : il
fallait que je travaille activement pour faire évoluer la cause animale (or
chacun sait que militer n’est pas un métier) et il manquait cruellement une
offre de produits véganes à Toulouse. Cependant, c’est ma rencontre avec Paul Watson, le célèbre fondateur de Sea
Shepherd, qui a été le déclic. J’ai eu la chance incroyable de partir en
campagne sur l’un de ses bateaux et cette expérience a changé ma vie. Cependant,
de façon curieuse, cela m’a aussi aidé à prendre conscience que j’étais aussi
utile ici, à terre, pour faire bouger les lignes de l’exploitation animale dans
ma ville.
Créer ton affaire a-t-il été difficile ?
C.C: Un vrai parcours du combattant. Il a fallu
convaincre mes interlocuteurs de la viabilité du projet. Par chance, j’ai
trouvé un chouette local refait à neuf à deux pas de la nouvelle ligne de
tramway et tout s’est alors précipité. Mon
projet a nécessité un financement d’un peu plus de 40.000 euros. Différents organismes
proposent des aides à la création non négligeables qui permettent de
boucler un financement sans se retrouver complètement sur la paille. J’ai
choisi de démarrer modestement, quitte à m’agrandir si la demande évolue.
Où se situe ta boutique et quelle offre propose-t-elle ?
C.C: Je suis en centre ville, pas dans l’hyper
centre mais à trois brasses de celui-ci, de l’autre côté de la Garonne, dans le
quartier du Fer à Cheval, à moins de deux cent mètres de la nouvelle station de métro
Garonne. La surface de vente représente environ quarante mètres carrés, avec
cinq mètres de vitrines réfrigérées remplies d’alternatives à la viande et aux
produits laitiers, des laits végétaux, gâteaux, chocolats, produits crus, sans
gluten, produits d’épicerie, d’entretien, d’hygiène, des cosmétiques, des
aliments pour animaux, de la maroquinerie en liège typique du Portugal, ainsi
qu’un coin réservé aux associations et à la documentation sur l’éthique, la
libération animale et, bien sûr, la cuisine. Je prévois également de travailler avec des fabricants locaux de
produits à base de tofu et de seitan, afin de contrebalancer un peu l’offre
venue de l’étranger. Par contre, je ne fais pas de vente en ligne, car
j’estime qu’il y a déjà beaucoup de sites sur ce créneau.
T’es tu inspirée d’un modèle de boutique existant, comme Un Monde
Vegan à Paris, et quels ont été les premiers commentaires de tes clients ?
C.C: Je connais bien le site Internet d’Un Monde
Vegan, les produits qui y sont proposés et j’ai eu l’occasion de visiter
plusieurs fois en détail leur boutique. Une bonne partie de notre gamme est
commune et une personne habituée à
visiter Un Monde Vegan ne sera pas perdue au Cri de la Carotte. Quant aux
commentaires, ils sont très positifs. Les gens se passent le mot et beaucoup sont
venus acheter les ingrédients d’un réveillon 100% végétal. Ce quartier était un
peu sinistré à cause des travaux du tramway et les riverains sont ravis de voir
ouvrir une boutique comme celle-ci, ne serait-ce que pour se renseigner sur la
réalité de l’exploitation animale. Certains reviennent depuis régulièrement, ce
qui nous donne la possibilité d’échanger sur le sujet.
Notes :
Une vitrine sympa et originale pour une boutique dont la raison d'être n'est pas uniquement mercantile (photo de Ludovic Sueur). |
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