Nathalie, co-fondatrice de The Vegan Shop, a dû batailler ferme pour convaincre les financiers d'investir dans un projet de commercialisation de produits véganes. |
Ça y est, ils débarquent sur les plages françaises ! Les produits véganes américains et anglais sont désormais disponibles en France grâce à The Vegan Shop. Pour en savoir plus sur ce site de vente en ligne, j’ai interviewé Nathalie Alduc, sa co-fondatrice.
Peux-tu te présenter aux lecteurs de Vegeshopper et
nous dire depuis combien de temps tu es végane ?
Nathalie Alduc : Je suis française et, après des études de
japonais à Paris, je suis partie étudier à Edimbourg. J’étais tellement bien en
Ecosse que j’ai fini par y rester et par à y vivre pendant vingt ans !
Ensuite, j’ai rencontré mon conjoint, Joe, et plus tard, nous avons travaillé
ensemble pendant plusieurs années avant de nous installer en Bretagne en 2008. A l’âge de quinze ans, je suis devenue végétarienne
après avoir vu un reportage en caméra cachée dans un abattoir. Joe et moi
sommes passés au véganisme en même temps, il y a dix ans. Tout est tellement
simple pour les végétariens et les véganes
en Grande-Bretagne que le véganisme fait partie intégrante du paysage
culturel.
Comment est né le projet de The Vegan Shop ?
N.A :
Dès notre retour en France, Joe et moi avons été très motivés par la croissance
et le dynamisme du mouvement végane en France. C’est une vraie révolution douce
qui est en cours et ce changement de valeurs crée de nouveaux besoins. Mais les
produits qui nous étaient familiers en Ecosse nous manquaient beaucoup et un
jour, j’ai dit en plaisantant que nous
devrions importer nos produits préférés afin de survivre ici. L’idée
d’importer des produits véganes de Grande-Bretagne et des Etats-Unis s’est
alors imposée à nous ! Quoi de plus excitant que de partager avec les véganes
français des produits de qualité, savoureux, excitants ? The Vegan Shop est
notre projet à tous les deux. Nos compétences sont complémentaires et nous
travaillons en équipe.
Y a-t-il d'autres aspects
"différenciants" dans The Vegan Shop ?
N.A : Je
crois que l’offre américaine et britannique est supérieure à la nôtre tant en
qualité qu’en variété. Par exemple, leurs fromages fondent et font des fils et
la charcuterie est variée et pleine de saveurs. En Grande-Bretagne, on voit de plus en plus de créateurs culinaires et de
fabricants véganes dont les produits reçoivent des prestigieuses récompenses lors
de salons gastronomiques. En fait, compte tenu du nombre de végétariens et
de véganes dans ces pays, il s’est créé une formidable demande auprès des
fabricants, qui ont su y répondre.
Depuis quand The Vegan Shop est-il
opérationnel ?
N.A :
Nous avons ouvert hier, 20 décembre. C’est très motivant et encourageant
d’avoir de nombreuses personnes qui suivent avec attention le développement du
projet ! Le site est tout à fait opérationnel mais bien sûr, dans les jours qui
viennent, nous allons continuer à l’améliorer et à faire des ajustements.
Travaillez-vous à une échelle européenne ou
française, combien de produits vendez-vous et, s’agissant de produits
importés, ne sont-ils pas plus chers ?
N.A :
Nous travaillons pour le moment à une échelle française, mais souhaitons
élargir rapidement à l’Europe. A suivre donc ! Quant à notre gamme, nous ouvrons avec plus de 180 articles et
27 gammes (des viandes et fromages végétaux bien sûr, des biscuits, des pâtes
fraiches, des croquettes pour chats et pour chiens, de la « super food »
sans oublier le sans gluten et le cru, et plus encore). Nos produits ne sont
pas plus chers pour la bonne raison que la plupart des viandes et des fromages
véganes vendus dans l’hexagone sont déjà importés (Redwood/Vbites, Cheezly,
ainsi que les marques allemandes ou suisses). Notre leitmotiv est de
sélectionner et de vendre les meilleurs produits au meilleur prix.
Ce sont vraiment des produits introuvables en
France ?
N.A : En
grande majorité, oui. De plus, nous
les avons sélectionnés afin de répondre aux besoins et aux envies de la
majorité des véganes, mais aussi des végétariens et des végé curieux. L’idée
est de faciliter la vie du végane débutant cherchant ses repères, d’offrir
des produits intéressants au créateur culinaire pointu et exigeant et, de façon
générale, de proposer des produits qui peuvent s’adresser à tous selon le
moment et les circonstances. Nous sommes
particulièrement attachés à certains produits tels que les viandes et les
fromages américains ou nos biscuits et chocolats importés de Grande-Bretagne.
Est-ce dur de monter un projet tel que celui-ci, au plan financier par exemple ?
N.A : Très
difficile ! J’ai dû préparer et présenter un business plan aux banques
ainsi qu’à un panel de neuf chefs d’entreprises membres de la Chambre de
Commerce et d’Industrie. Plutôt stressant quand vos interlocuteurs sont plus
familiarisés avec les crêpes saucisses qu’avec le véganisme…
Quelle est la part du militantisme dans ce projet ?
N.A : Je
suis devenue végétarienne, puis végane, par
rejet de la violence inhérente à l’exploitation animale. Montrer un soutien actif à un idéal ou une
cause est la définition même de militantisme donc en ce sens, être végane est
être militant. Même si l’on ne fait que s’abstenir de consommer des produits
animaux, les répercussions sont très positives. Bien que je sois devenue végane pour les animaux, la bonne
nouvelle est qu’il s’agit d’une réponse globale aux grands maux de notre
société : violence envers les animaux, destruction de l’environnement,
maladies, etc. Comment ne pas vouloir partager cela et faire
du prosélytisme ? Oui, The Vegan Shop
est un projet militant car nous tenons à participer à ce vaste changement !
Notes :
Note
1 : pour consulter le site de The Vegan Shop, cliquez ici.
Note 2 : Check out my upcoming vegetarian-themed novel and download an excerpt here.
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