Les origines italiennes d'Ôna s'expriment dans sa cuisine, un art autant qu'un art de vivre. |
Un atelier
de 80 m2 en plein Montmartre dédié à la transmission de la cuisine bio et végétale, autant dire du jamais vu. Au
menu, des cours de cuisine, des démonstrations, des conférences et d’excellents
repas, bien entendu. Tel est le rêve bientôt fait réalité de la cuisinière Ôna
Maiocco qui, à un mois de l’ouverture, nous en dit plus sur elle et sur son
projet.
Peux-tu te
présenter en quelques mots ?
Ôna Maiocco : Je viens d'une famille qui s'est
intéressée dans les années 70 à la diététique et à l'agriculture biologique.
Mon grand-père, professeur d'aïkido et végétarien depuis plus de 45 ans, a
pratiqué la macrobiotique à un moment donné. Avec ma grand-mère ils ont monté
une boutique de diététique et de produits bio. Puis deux, car ils se sont
séparés. J'ai passé mon enfance dans la
boutique bio de ma grand-mère, cela a beaucoup influencé mes choix actuels en
matière de consommation. Quant à mes études, elles m'ont également amenée à
penser l'écologie. J'ai en effet étudié la diversité du vivant au Muséum
National d'Histoire Naturelle de Paris. Il y a presque trois ans, j'ai eu envie
de changer de voie, et j'ai quitté ma branche pour me lancer dans la cuisine.
Quels
sont tes influences et tes goûts en matière de cuisine ?
O.M : Mon influence est le végétal de saison.
Je ne jure que par lui, je m'incline devant ses couleurs, ses textures et toute
sa beauté. Je pars toujours d'un légume
ou d'un fruit pour créer une recette. Ensuite, je laisse mon imagination
s'envoler, mon esprit se dissoudre dans l'action. Je cuisine vraiment par
amour du goût et pure gourmandise. Je suis malheureuse lorsque je ne mange pas
quelque chose de délicieux. Une recette fétiche ? Les pâtes, avec une sauce
généreuse et très parfumée, et beaucoup d'huile d'olive. Mes racines italiennes
s'expriment certainement. Sinon, globalement, j'aime l'acide et le salé. On
retrouve beaucoup de jus de citron dans mes recettes. Mon ingrédient fétiche
depuis plusieurs mois : le persil. A toutes les sauces, notamment dans les
desserts.
D'où te vient la passion de transmettre tes connaissances et, à ton avis,
quelles qualités faut-il pour bien enseigner la cuisine ?
O.M : Transmettre n'est pas à proprement parler
une passion. La création pure, c'est à dire libérée de toute attente extérieure
(rédaction d'un blog, écriture d'un livre...), est ma réelle passion. La
transmission, elle, est le plus agréable moyen que j'ai trouvé de gagner ma vie
et de me sentir utile dans la société. Grâce à l'entraînement et à l'expérience,
je commence à me sentir de plus en plus à l'aise dans ce rôle et cela se sent
pendant les ateliers : les participants se plongent avec moi dans l'histoire des
ingrédients et des recettes, dans les savoir-faire, dans la matière. On vit
quelque chose de fort ensemble, c'est surprenant. J'ignore s'il y a des
qualités requises pour bien enseigner la cuisine : je peux juste dire que
j'essaie de rendre les choses vivantes. Je
fais de mon mieux pour être à l'écoute des participants tout en les emmenant
quelque part avec toute mon énergie, toute ma personne. Quand ça marche,
c'est le bonheur ! Je ne cherche pas à convertir, je cherche à ouvrir la
fenêtre un peu plus grand.
Au fait,
ta cuisine est elle végétaRienne ou végétaLienne ?
O.M : Ma cuisine est végétalienne depuis
longtemps, mes ateliers également. Je défends le végétal car c'est ce qui colle
le mieux à mes aspirations en termes d'écologie et de non-violence. Il faut
dire qu'il me le rend bien, nous faisons du bon travail tous les deux !
Comment est né lé projet de l'atelier Super Naturelle à Montmartre ?
O.M : J'avais envie d'un lieu à moi pour
enseigner, chose que je faisais déjà dans l'appartement d'un membre de ma
famille. Je définis mon futur atelier (ouverture fin janvier 2014) comme un
lieu d'échange et de transmission autour de la cuisine durable. Je ne me suis
pas particulièrement inspirée d'ateliers existants, je suis juste en train
d'essayer de construire le lieu qui me convient. Le petit plus sera la fraîcheur et la "localité" des
ingrédients qui proviendront d'Île de France en grande majorité et seront bio,
mais aussi le lieu, atypique, un ancien atelier de peintre rénové façon récup'.
Enfin, la programmation sera riche, avec effectivement des personnalités de la
cuisine bio et végé qui interviendront, ou simplement des passionnés très
pointus dans leur domaine (cru, sans gluten, etc.) et désireux de partager.
Quel est
l'état d'avancement du projet et comment contribuer à la collecte ?
O.M : J'ai démarré les travaux du local la
semaine dernière. Il y a beaucoup de travail, c'est assez fou. Comme mes moyens
sont limités, j'ai lancé une collecte KissKissBankBank (http://www.kisskissbankbank.com/super-naturelle-l-atelier-de-cuisine-bio-vegetale) pour m'aider à financer le chantier. Elle marche d'ailleurs super bien et
c'est une vraie chance car, justement, les travaux s'annoncent plus rudes que
prévu ! (Petit message à ceux qui me
lisent : parlez-et, si vous le pouvez, aidez-moi car il y a de
chouettes contreparties, merci d'avance !) Dans tous les cas le lieu
ouvrira fin janvier et il y aura des ateliers de 4h30 autour de 85 euros. On
réalisera six préparations que l'on dégustera lors d'un repas convivial. C'est la
formule la plus complète, d'autres seront également envisagées, plus courtes et
plus accessibles.
Quel est
le marché potentiel pour de tels cours. As-tu une idée là-dessus et as-tu fait
une espèce de business plan ?
O.M : Oui, j'ai fait tout ça, le marché est
favorable, mais je crois surtout aux contacts et aux aspects humains. Je suis
une personne profondément bienveillante qui aime donner aux autres, et la
générosité en cuisine, ça se repère tout de suite !
Situé dans un ancien atelier de peintre montmartrois, avec une belle hauteur sous plafond, Super Naturelle alliera le bel éclairage de ses verrières au charme un peu suranné de ses vieilles poutres.
Notes :
1- Pour consulter le blog d’Ôna Maiocco, cliquez ici.
2- J'ai écrit un roman sur le végétarisme, The Green and The Red, qui sortira bientôt. Pour en savoir plus, rendez vous sur le lien de l'éditeur Ashland Creek, par ici. |
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