mercredi 12 décembre 2012

Amapola, la boutique vegan qui emballe les Barcelonais.

Amapola Barcelone
Basé sur l'alternance, le merchandising d'Amapola permet d'appréhender rapidement une intéressante sélection des meilleurs produits vegan.

Idéaliste tout en gardant les pieds sur terre, Raquel Passola a ouvert voilà un an dans le quartier de Gracia une boutique vegan, Amapola, qui est en train de devenir une référence. Elle nous raconte son aventure.


Qui es-tu et depuis combien de temps es-tu  vegan ?

Raquel Passola: Je me situe entre végétarisme et végétalisme, je ne mange ni viande, ni poisson, ni produit laitier mais prends encore un œuf de temps en temps, biologique bien sûr. Je suis sociologue, diplômée de l’Université de Barcelone, et j’ai aussi une formation de photographe. J’ai travaillé dans pas mal de domaines, sociologie, ressources humaines, production et photo. Pouvoir toucher un peu à tout a été une chance, car cela m’a permis de mettre les choses en perspective et de me rapprocher de mon chemin. Un chemin  le long duquel devait se trouver Amapola, j’en suis sûre !

Comment est née Amapola ?

R.P: Professionnellement, je venais d’une série de désillusions et, à mesure que je pensais à des alternatives, ma réflexion sur ce que supposait le fait de porter des produits d’origine animale allait crescendo. Je n’arrivais pas à comprendre comment quelqu’un comme moi, qui ai toujours aimé les animaux, ne s’était jamais interrogé sur la réalité de cette grande industrie d’exploitation et de souffrance. Rappelons tout de même de quoi l’on parle: seulement pour l’industrie du cuir, un milliard d’animaux sont sacrifiés chaque année dans le monde. Amapola est née de ma volonté de cesser de consommer ces produits en agissant sur le reste de la société pour atteindre le même objectif.

Depuis combien de temps ta boutique est-elle ouverte et quelles difficultés as-tu rencontrées ?

R.P: J’ai ouvert en septembre 2011 et tout va bien, heureusement. Pourtant, les difficultés n’ont pas manqué, particulièrement la bureaucratie et les impôts, pléthoriques ! Je ne peux pas me plaindre cependant, car j’ai reçu l’appui inconditionnel de ma famille.  Une autre difficulté, et non des moindres, a été de trouver des marques correspondant à mes critères : vegan, bien sûr, mais aussi de qualité, avec un bon design et des prix raisonnables. Un défi que je continue d'affronter chaque jour !

Comment se répartissent tes ventes entre produits nationaux et importés ?

R.P: J’ai plusieurs marques étrangères qui travaillent très bien les produits synthétiques comme Matt&Nat ou Vegetarian Shoes et une marque américaine fabriquant au Portugal,  Novacas. Prochainement, je vais introduire la marque de chaussures pour femmes anglaise Beyond Skin , dont la qualité et le design sont spectaculaires. Les marques impliquées dans la défense de l’environnement m’intéressent aussi, à l’instar de Faguo ou Elis & Kresse. La première, une marque française de chaussures, plante un arbre pour chaque paire vendue. La seconde recycle de vieux tuyaux d’incendie et destine 10% de ses ventes à des œuvres sociales. Pour les compléments et la bijouterie, je m’approvisionne localement.

Rien n’indique de l’extérieur que ta boutique soit vegan, un choix volontaire ?

R.P: Identifier la boutique comme vegan pourrait faire barrière, faire reculer certaines personnes. Je préfère que les gens rentrent sans rien savoir et ressortent en se posant les bonnes questions. C’est du reste ce qui se passe. Je me prépare aussi à commencer la vente en ligne, car beaucoup de gens vivant dans les alentours de Barcelone me le demandent.

Comment juges-tu l’évolution de l’offre de chaussures vegan ?

R.P: En Espagne, cette offre est très limitée (Ecozap, Bioworld, Nae). Dans le reste de l’Europe, bien que l’offre soit moindre qu’aux Etats-Unis, il existe un certain choix avec un design de meilleure qualité que celui actuellement offert en Espagne. Je pense en particulier à Macbeth, Beyond Skin ou la française Good Guys. Par rapport à la chaussure en cuir, l’offre est encore embryonnaire, pourtant, la technologie existe. C’est à nous, les boutiques et les les personnes vegan, de faire changer les choses afin de créer un marché de produits vegan de qualité et de plus grande diffusion.

J'avoue n’être que végétarien et porter encore des chaussures en cuir. Quel conseil me donnerais-tu pour m’habiller de façon plus vegan ?

R.P: Il ne faut pas vouloir tout changer du jour au lendemain, plutôt écarter au fur et à mesure les articles contenant du cuir, de la laine, des plumes ou de la soie (lesquels sont beaucoup nombreux que ce que nous ne pensons) en les remplaçant par d’autres en fibres végétales, en microfibres, en  produits synthétiques de qualité ou en Gore-Tex. Si nous souhaitons vivre de façon plus respectueuse avec les animaux, le moindre petit geste est important.   

Note: pour consulter le site web d’Amapola, cliquer ici.

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