Basé sur l'alternance, le merchandising d'Amapola permet d'appréhender rapidement une intéressante sélection des meilleurs produits vegan. |
Idéaliste tout en gardant les pieds sur terre, Raquel Passola a ouvert voilà un an dans le quartier de Gracia une boutique vegan, Amapola, qui est en train de devenir une référence. Elle nous raconte son aventure.
Qui es-tu et depuis combien de
temps es-tu vegan ?
Raquel
Passola: Je me situe entre végétarisme et végétalisme, je ne mange ni
viande, ni poisson, ni produit laitier mais prends encore un œuf de temps en
temps, biologique bien sûr. Je suis sociologue, diplômée de l’Université de
Barcelone, et j’ai aussi une formation de photographe. J’ai travaillé dans pas
mal de domaines, sociologie, ressources humaines, production et photo. Pouvoir
toucher un peu à tout a été une chance, car cela m’a permis de mettre les
choses en perspective et de me rapprocher de mon chemin. Un chemin le long duquel devait se trouver Amapola, j’en
suis sûre !
Comment est née Amapola ?
R.P: Professionnellement, je venais d’une série de désillusions et, à
mesure que je pensais à des alternatives, ma réflexion sur ce que supposait le
fait de porter des produits d’origine animale allait crescendo. Je n’arrivais
pas à comprendre comment quelqu’un comme moi, qui ai toujours aimé les animaux,
ne s’était jamais interrogé sur la réalité de cette grande industrie d’exploitation
et de souffrance. Rappelons tout de même de quoi l’on parle: seulement pour l’industrie
du cuir, un milliard d’animaux sont sacrifiés chaque année dans le monde. Amapola
est née de ma volonté de cesser de consommer ces produits en agissant sur le
reste de la société pour atteindre le même objectif.
Depuis combien de temps ta boutique est-elle
ouverte et quelles difficultés as-tu rencontrées ?
R.P: J’ai
ouvert en septembre 2011 et tout va bien, heureusement. Pourtant, les
difficultés n’ont pas manqué, particulièrement la bureaucratie et les impôts,
pléthoriques ! Je ne peux pas me plaindre cependant, car j’ai reçu l’appui
inconditionnel de ma famille. Une autre
difficulté, et non des moindres, a été de trouver des marques correspondant à
mes critères : vegan, bien sûr, mais aussi de qualité, avec un bon design
et des prix raisonnables. Un défi que je continue d'affronter chaque jour !
Comment se répartissent tes ventes entre
produits nationaux et importés ?
R.P: J’ai plusieurs marques étrangères qui travaillent très bien
les produits synthétiques comme Matt&Nat ou Vegetarian
Shoes et une marque américaine fabriquant au Portugal, Novacas. Prochainement, je vais introduire la
marque de chaussures pour femmes anglaise Beyond Skin , dont la qualité et le
design sont spectaculaires. Les marques
impliquées dans la défense de l’environnement m’intéressent aussi, à l’instar de Faguo ou Elis & Kresse. La première, une marque française de chaussures, plante un arbre pour chaque paire vendue. La seconde recycle de vieux tuyaux d’incendie et destine 10% de ses
ventes à des œuvres sociales. Pour les compléments et la bijouterie, je m’approvisionne
localement.
Rien n’indique de l’extérieur que ta boutique soit vegan, un choix
volontaire ?
R.P: Identifier la boutique comme vegan pourrait
faire barrière, faire reculer certaines personnes. Je préfère que les gens rentrent sans rien savoir et ressortent en
se posant les bonnes questions. C’est du reste ce qui se passe. Je me prépare
aussi à commencer la vente en ligne, car beaucoup de gens vivant dans les
alentours de Barcelone me le demandent.
Comment juges-tu l’évolution de l’offre de
chaussures vegan ?
R.P: En Espagne, cette offre est très limitée (Ecozap,
Bioworld, Nae). Dans le reste de l’Europe, bien que l’offre soit moindre qu’aux
Etats-Unis, il existe un certain choix avec un design de meilleure qualité que
celui actuellement offert en Espagne. Je pense en particulier à Macbeth, Beyond
Skin ou la française Good Guys. Par rapport à la chaussure en cuir, l’offre est
encore embryonnaire, pourtant, la technologie existe. C’est à nous, les
boutiques et les les personnes vegan, de faire changer les choses afin
de créer un marché de produits vegan de qualité et de plus grande diffusion.
J'avoue n’être que végétarien et porter
encore des chaussures en cuir. Quel conseil me donnerais-tu pour m’habiller de
façon plus vegan ?
R.P: Il ne faut pas vouloir tout changer du jour
au lendemain, plutôt écarter au fur et à mesure les articles contenant du
cuir, de la laine, des plumes ou de la soie (lesquels sont beaucoup nombreux que ce que nous ne pensons) en les remplaçant par d’autres en fibres végétales, en
microfibres, en produits synthétiques de
qualité ou en Gore-Tex. Si nous souhaitons vivre de façon plus respectueuse
avec les animaux, le moindre petit geste est important.
Note: pour consulter le site
web d’Amapola, cliquer ici.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire