lundi 10 février 2014

La blogueuse star dont la cuisine vegan vient du cœur

Dynise vit à Philadelphie, ville vegan friendly qui abrite entre autres l'un des meilleurs retaurants véganes au monde, Vedge (photo de Paul Runyon). 


Dynise Balcavage est l’auteure d’Urban Vegan, l’un de blogs de cuisine végane les plus suivis aux Etats-Unis. Elle nous parle de son blog mais aussi de son dernier livre de cuisine, Pies and Tarts with Heart.


Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Dynise Balcavage: Pendant la journée, je travaille dans la pub. La nuit, mon obsession pour la cuisine végane me reprend. J’ai écrit trois livres de cuisine « plant-based », Pies and Tarts with Heart, The Urban Vegan et Celebrate Vegan. Je suis aussi blogueuse sur urbanvegan.net, mes thèmes de prédilection étant la cuisine, les animaux et les voyages. Je collabore également avec Green Street Rescue, une association de Philadelphie, pour faire du « trap-neuter-release ». Cela consiste à capturer les chats, à les stériliser puis à les relâcher.

Pourquoi ton blog se nomme-t-il Urban Vegan ?

D.B: Parce que ma cuisine s’inspire de la vie dans des métropoles comme Philadelphie ou New-York. Mes idées de recettes proviennent de déambulations dans des marchés ethniques, de livres de cuisine dévorés entre deux rames de métro, de blogs omnivores ou veggies, d’expériences faites avec de nouveaux ingrédients dans mon humble mais joyeuse petite cuisine urbaine. Avoir été choisi parmi les 50 meilleurs blogs véganes des Etats-Unis m’honore beaucoup, car ces blogs sont aujourd’hui très nombreux.

Parle-nous de tes livres et notamment du dernier, Pies and Tarts with Heart ?

D.B:  Il contient en fait 60 recettes de tartes salées ou sucrées savoureuses. Mon compagnon, Paul Runyon, s’est chargé des photos et nous avons passé un excellent moment à tout écrire, cuisiner et photographier. Si vous savez faire une tarte ou une tourte, vous n’avez plus à avoir la moindre crainte pour le menu du dîner ou le dessert. C’est un plat nomade, sympa, humble aussi, à l’antithèse du mouvement foodie qui, à mon avis, a quelque peu perdu le contact avec la réalité. Le livre inclut aussi des recettes sans gluten, crues ou pour les enfants.

Comment en es-tu venue à t’intéresser à la cuisine ?

D.B : Mes sœurs aînées m’ont appris à cuisiner lorsque j’étais petite. Nous avions à la maison un énorme et antique four à charbon où mijotait toujours une bonne soupe, remplissant les pièces d’arômes merveilleux. Ma famille étant d’origine polonaise, nous mangions beaucoup, mais beaucoup de patates, ce qui explique encore aujourd’hui ma prédilection pour ce tubercule. Ceci dit, ma cuisine est plutôt le résultat d’un patchwork d’expériences, de voyages, avec une dimension vraiment hédoniste et un penchant assez marqué pour la cuisine méditerranéenne.

Vu le nombre de livres de cuisine publiés actuellement, comment fais-tu pour sortir du lot ?

D.B : Il y a quelques années, j’achetais beaucoup de livres de cuisine, mais aujourd’hui j’ai vraiment une impression de redite, ne serait-ce que parce qu’Internet a rendu la notion de propriété intellectuelle presque obsolète et que tout le monde se copie. Je pense qu’un point de vue unique et fort est crucial pour le succès de ce genre de livres. En cuisine, il y a toujours la place pour de la créativité et des idées nouvelles. Toute la difficulté est de peler l’oignon un peu plus à fond, jusqu’à trouver, derrière l’ultime couche, LE concept  de livre qui apportera vraiment quelque chose de neuf.

Est-il vrai que la relation entre végétariens et véganes se détériore aux Etats-Unis ?  

D.B : C’est un vaste et intense débat, mais je préfère rester au dehors. Mon intérêt pour débattre sur la supériorité du véganisme, mettre autrui sous un microscope ou le convaincre d’agir contre sa volonté est voisin du zéro. Qu’il s’agisse de religion, de politique, de régime alimentaire ou de style de vie, le fondamentalisme me paraît toujours dangereux. Si un être humain pense agir avec droiture, selon son cœur, qui suis-je pour le juger ? Les véganes qui passent leur vie à juger les autres, ont fini par donner une mauvaise image du mouvement et j’essaye de m’en dissocier. Oui, je l’avoue, je suis une végane imparfaite qui essaye de faire de son mieux à sa petite échelle. Comme d’autres véganes, j’ai parfois des dilemmes quand je sors au restaurant ou que je nourris mon chat ; je trébuche, je commets des erreurs. 

Es-tu optimiste sur l’avenir du végétarisme et du véganisme aux Etats-Unis et à dans le monde ?

D.B : Je vois tant de cruauté envers les animaux dans mon pays et ailleurs que c’en est démoralisant, car je suis très sensible à ce thème. Mais je vois aussi des lueurs d’espoir : des gens qui, contre toute attente, s’interrogent sur l’origine de leur nourriture, se renseignent, évoluent et deviennent végétariens ou véganes. D’autre part, les débats sur la souffrance animale ou l’élevage intensif s’intensifient. De plus en plus d’initiatives naissent pour changer la législation envers les animaux et protéger la pureté de la nourriture. Donc oui, je suis optimiste, mais je regrette que le changement soit si lent.

Puisque tu connais bien la France, quelles différences vois-tu entre le végétarisme et le véganisme dans ton pays et dans le nôtre ?

D.B: Bien que nous parlions là d’une démarche qui vient toujours du cœur, il existe bien sûr des différences culturelles et commerciales. Dans les grande villes US, je mouvement est beaucoup moins marginal qu’à Paris, par exemple, et l’offre beaucoup plus large à tout point de vue. Mais la plupart des produits que j’ai trouvés en France sont d’excellente qualité, moins raffinés dans l’ensemble et plus scrupuleux quant à l’absence d’OGM. De plus, les marchés de légumes ou les marchés bio sont chez vous plus nombreux que chez nous où nous découvrons tout juste l’enchantement des grands marchés à ciel ouvert. J’aime tant la France !

As-tu d’autres projets ?

D.B:  En plus de mon boulot à plein temps dans la pub, je blogue et j’écris des livres de cuisine depuis 2006. Divulguer et enseigner la cuisine végane, voir les gens s’en éprendre, a été une grande joie. Cependant, j’ai vraiment besoin d’un break. Egoïstement je l'avoue, il me faut cuisiner à nouveau pour moi-même, au moins durant quelque temps. Dès que la promotion de mon dernier livre sera terminée, je pense donc m’éclipser un moment. Adepte de la course à pied de fond, je vais courir et participer à des compétitions tout en consacrant le temps libre qui me restera à la défense des animaux. Mais je reviendrai, c’est promis.


Le dernier live de Dynise, Pies and Tarts with Heart, prône une approche humble et nomade de la cuisine végane.

Notes :

Pour consulter le blog de Dynise, Urban Vegan, cliquez ici.

Pour en savoir plus sur les livres de Dynise, regardez ici.

Son dernier livre, Pies and Tarts with Hear vous a mis l’eau à la bouche ? Passez à table ici

Pour les étourdis qui seraient passés à côté de cette info essentielle, The Green and The Red, mon roman veggie à paraître le 1er mai aux Etats-Unis, dispose désormais d'une page Facebook très sympa à consulter ou à liker ici


1 commentaire:

Unknown a dit…

Pour l'instauration de rayons végétaliens dans tous les supermarchés de France : http://www.mesopinions.com/petition/sante/instauration-rayon-vegetalien-supermarches-france/12267

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