Dynise vit à Philadelphie, ville vegan friendly qui abrite entre autres l'un des meilleurs retaurants véganes au monde, Vedge (photo de Paul Runyon). |
Dynise
Balcavage est l’auteure d’Urban Vegan, l’un de blogs de
cuisine végane les plus suivis aux Etats-Unis. Elle nous parle de son blog mais
aussi de son dernier livre de cuisine, Pies and Tarts with Heart.
Peux-tu te
présenter en quelques mots ?
Dynise Balcavage: Pendant la journée, je travaille dans la pub. La nuit, mon obsession pour
la cuisine végane me reprend. J’ai écrit trois livres de
cuisine « plant-based », Pies and Tarts with Heart, The Urban Vegan
et Celebrate Vegan. Je suis aussi blogueuse sur urbanvegan.net,
mes thèmes de prédilection étant la cuisine, les animaux et les voyages. Je
collabore également avec Green Street Rescue, une association de Philadelphie,
pour faire du « trap-neuter-release ». Cela consiste à capturer les
chats, à les stériliser puis à les relâcher.
Pourquoi
ton blog se nomme-t-il Urban Vegan ?
D.B: Parce que ma cuisine s’inspire de la vie dans des métropoles comme
Philadelphie ou New-York. Mes idées de recettes proviennent de déambulations
dans des marchés ethniques, de livres de cuisine dévorés entre deux rames de
métro, de blogs omnivores ou veggies, d’expériences faites avec de
nouveaux ingrédients dans mon humble mais joyeuse petite cuisine urbaine. Avoir
été choisi parmi les 50 meilleurs blogs véganes des Etats-Unis m’honore
beaucoup, car ces blogs sont aujourd’hui très nombreux.
Parle-nous de
tes livres et notamment du dernier, Pies and Tarts with Heart ?
D.B: Il contient en fait 60 recettes de
tartes salées ou sucrées savoureuses. Mon compagnon, Paul Runyon, s’est chargé
des photos et nous avons passé un excellent moment à tout écrire, cuisiner et
photographier. Si vous savez faire une tarte ou une tourte, vous n’avez plus à
avoir la moindre crainte pour le menu du dîner ou le dessert. C’est un plat
nomade, sympa, humble aussi, à l’antithèse du mouvement foodie qui, à mon avis, a
quelque peu perdu le contact avec la réalité. Le livre inclut aussi des
recettes sans gluten, crues ou pour les enfants.
Comment en
es-tu venue à t’intéresser à la cuisine ?
D.B : Mes sœurs aînées m’ont appris à cuisiner lorsque j’étais petite. Nous
avions à la maison un énorme et antique four à charbon où mijotait toujours une bonne
soupe, remplissant les pièces d’arômes merveilleux. Ma famille étant d’origine
polonaise, nous mangions beaucoup, mais beaucoup de patates, ce qui explique
encore aujourd’hui ma prédilection pour ce tubercule. Ceci dit, ma cuisine est
plutôt le résultat d’un patchwork d’expériences, de voyages, avec une dimension
vraiment hédoniste et un penchant assez marqué pour la cuisine méditerranéenne.
Vu le
nombre de livres de cuisine publiés actuellement, comment fais-tu pour sortir
du lot ?
D.B : Il y a quelques années, j’achetais beaucoup de livres de cuisine, mais
aujourd’hui j’ai vraiment une impression de redite, ne serait-ce que parce
qu’Internet a rendu la notion de propriété intellectuelle presque obsolète et
que tout le monde se copie. Je pense qu’un point de vue unique et fort est
crucial pour le succès de ce genre de livres. En cuisine, il y a toujours la
place pour de la créativité et des idées nouvelles. Toute la difficulté est de
peler l’oignon un peu plus à fond, jusqu’à trouver, derrière l’ultime couche,
LE concept de livre qui apportera vraiment
quelque chose de neuf.
Est-il vrai
que la relation entre végétariens et véganes se détériore aux Etats-Unis ?
D.B : C’est un vaste et intense débat, mais je préfère rester au dehors. Mon
intérêt pour débattre sur la supériorité du véganisme, mettre autrui sous un microscope ou le
convaincre d’agir contre sa volonté est voisin du zéro. Qu’il s’agisse de religion,
de politique, de régime alimentaire ou de style de vie, le fondamentalisme me
paraît toujours dangereux. Si un être humain pense agir avec droiture, selon
son cœur, qui suis-je pour le juger ? Les véganes qui passent leur vie à
juger les autres, ont fini par donner une mauvaise image du mouvement et
j’essaye de m’en dissocier. Oui, je l’avoue, je suis une végane imparfaite qui
essaye de faire de son mieux à sa petite échelle. Comme d’autres véganes, j’ai
parfois des dilemmes quand je sors au restaurant ou que je nourris mon
chat ; je trébuche, je commets des erreurs.
Es-tu
optimiste sur l’avenir du végétarisme et du véganisme aux Etats-Unis et à dans
le monde ?
D.B : Je vois tant de cruauté envers les animaux dans mon pays et ailleurs que
c’en est démoralisant, car je suis très sensible à ce thème. Mais
je vois aussi des lueurs d’espoir : des gens qui, contre toute attente,
s’interrogent sur l’origine de leur nourriture, se renseignent, évoluent et
deviennent végétariens ou véganes. D’autre part, les débats sur la souffrance
animale ou l’élevage intensif s’intensifient. De plus en plus d’initiatives
naissent pour changer la législation envers les animaux et protéger la pureté
de la nourriture. Donc oui, je suis optimiste, mais je regrette que le
changement soit si lent.
Puisque tu
connais bien la France, quelles différences vois-tu entre le végétarisme et le
véganisme dans ton pays et dans le nôtre ?
D.B: Bien que nous parlions là d’une démarche qui vient toujours du cœur, il
existe bien sûr des différences culturelles et commerciales. Dans les grande
villes US, je mouvement est beaucoup moins marginal qu’à Paris, par exemple, et
l’offre beaucoup plus large à tout point de vue. Mais la plupart des produits
que j’ai trouvés en France sont d’excellente qualité, moins raffinés dans
l’ensemble et plus scrupuleux quant à l’absence d’OGM. De plus, les marchés de
légumes ou les marchés bio sont chez vous plus nombreux que chez nous où nous
découvrons tout juste l’enchantement des grands marchés à ciel ouvert. J’aime tant
la France !
As-tu
d’autres projets ?
D.B: En plus de
mon boulot à plein temps dans la pub, je blogue et j’écris des livres de
cuisine depuis 2006. Divulguer et enseigner la cuisine végane, voir les gens
s’en éprendre, a été une grande joie. Cependant, j’ai vraiment besoin d’un
break. Egoïstement je l'avoue, il me faut cuisiner
à nouveau pour moi-même, au moins durant quelque temps. Dès que la promotion de mon
dernier livre sera terminée, je pense donc m’éclipser un moment. Adepte de la
course à pied de fond, je vais courir et participer à des compétitions tout en consacrant
le temps libre qui me restera à la défense des animaux. Mais je reviendrai, c’est promis.
Le dernier live de Dynise, Pies and Tarts with Heart, prône une approche humble et nomade de la cuisine végane. |
Notes :
Pour consulter le blog de Dynise, Urban
Vegan, cliquez ici.
Pour en savoir plus sur les livres de
Dynise, regardez ici.
Son dernier livre, Pies and Tarts with
Hear vous a mis l’eau à la bouche ? Passez à table ici.
Pour les étourdis qui seraient passés à côté de cette info essentielle, The Green and The Red, mon roman veggie à paraître le 1er mai aux Etats-Unis, dispose désormais d'une page Facebook très sympa à consulter ou à liker ici.
Pour les étourdis qui seraient passés à côté de cette info essentielle, The Green and The Red, mon roman veggie à paraître le 1er mai aux Etats-Unis, dispose désormais d'une page Facebook très sympa à consulter ou à liker ici.
1 commentaire:
Pour l'instauration de rayons végétaliens dans tous les supermarchés de France : http://www.mesopinions.com/petition/sante/instauration-rayon-vegetalien-supermarches-france/12267
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