jeudi 11 octobre 2012

Vegedia, le Facebook végétarien

le facebook végétarien

Un Facebook pour les végés, mais avec un fil d'actualité ouvert, il fallait y penser et surtout le faire. Dans cette interview, le fondateur de Vegedia, Cédric Garrofé, dont l'approche altruiste est aux antipodes de celle des magnats de Silicon Valley, parle de son site et de sa vision des réseaux sociaux. 


Peux-tu te présenter en quelques mots ? 

Cédric Garrofé : J'ai 27 ans et je travaille pour le journal 20 Minutes où je m’occupe des réseaux sociaux en écrivant des articles et en travaillant sur plusieurs projets web de l'entreprise. Je suis végétarien depuis près de dix ans, par compassion envers les animaux, mais aussi par éthique écologique. 

As-tu créé Vegedia seul et pourquoi ?

C.G : Oui, j'ai créé le site, la marque, le design et les fonctionnalités. Je l’ai fait pour regrouper les végétariens et végétaliens, des personnes qui se sentent bien souvent seules dans la vie de tous les jours. J’ai aussi voulu apporter une réponse à ceux qui se posent des questions sur ce régime alimentaire tout en favorisant le dialogue, l’entraide, le partage et les rencontres.

Quel est ton "tribut" à Facebook ? 

C.G : Facebook et Vegedia sont tout deux des réseaux sociaux, mais ils sont très différents, car j’ai opté pour un fil d’actualité ouvert, c'est-à-dire que les publications postées sont visibles par tous les membres du réseau. D’emblée, tous les membres sont donc un peu amis entre eux. Ce choix, stratégique, d’une communauté en ligne ouverte, favorise l’activité. Il est cependant possible de limiter cette fonction, pour un membre qui souhaiterait que son profil ou ses publications restent privés. De nombreux réseaux sociaux intéressants peinent à émerger faute d’ouvrir leur réseau pour le rendre plus actif. Je trouve cela dommage.

Quels sont les principaux problèmes auxquels tu t'es heurté ? 

C.G : le développement du site et la recherche d’un nom. Il n’est jamais facile de trouver un nom de marque intéressant et disponible sur le web.

Depuis quand Vegedia existe-t-il et peux-tu dresser un premier bilan ?

C.G : Lancé fin mai 2012, le réseau compte, au 9 octobre 2012, 761 membres. J’en suis très satisfait, d’autant que je n’ai fait aucune opération de com pour le moment. 90% des inscriptions viennent du bouche-à-oreille. Une fois dépassé le seuil des 1.000 membres français, je réfléchirai à lancer Vegadia à l’étranger. Vegedia Italia est fin prêt et les versions anglaise, allemande ou espagnole pourraient suivre. Pour en revenir à la France, 200.000 pages ont été vues en septembre. Le taux d’activité est exceptionnel, puisque les internautes ont déjà échangé entre eux plus de 10.000 messages. Beaucoup plus que d'autres réseaux sociaux d’entreprises ou d’institutions sur lesquels j'ai travaillé par le passé et qui avaient des moyens largement supérieurs. C'est vraiment très encourageant.

As-tu le temps de suivre toi-même ce qui publie sur Vegedia ?

C.G : J’essaie de concilier une veille quotidienne avec mes activités professionnelles. Compte tenu de son fil d’actualité ouvert, Vegedia arrive à s’autogérer pour le moment. Je traite des éventuelles désinscriptions, de réponds aux questions des membres et gère la modération. Mais je n’ai eu qu’un seul cas à traiter pour le moment ; les végétariens sont très sages.

Que penses-tu des réseaux sociaux type Facebook ou Twitter, ne va-t-on pas vers l'asphyxie ?

C.G : Aujourd'hui, Facebook représente plus d'un milliard d'utilisateurs actifs à travers le monde, dont 30 millions en France parmi lesquels plus de la moitié (52%) se connectent tous les jours. Impressionnant ! Je relève cependant une forte défiance des internautes envers le site : seulement 13% des Américains font «totalement» ou «beaucoup» confiance à Facebook. Chez nous, les chiffres sont similaires.  Je remarque aussi que, quoique Facebook soit probablement incontournable pour beaucoup d’entre nous, des membres de réseaux comme Vegedia ne souhaitent pas s'y inscrire. Alors, y-a-t-il de la place pour les autres réseaux ? Certainement ! Il y a toujours matière à innover sur le web, car les codes évoluent très vite.
  
Ta démarche est-elle purement militante, commerciale, les deux à la fois ?

C.G : Vegedia n’est pas à lié à mes activités professionnelles. J’ai développé ce site pour aider les végétariens et les végétaliens dans leur quotidien. Pour le moment, recevoir des témoignages positifs d’internautes ou voir des couples se former grâce à Vegedia suffit à ma satisfaction. Cela peut paraître primaire, mais c'est la vérité.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Excellente entrevue mon cher Mano !

MichelVegan !

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